Lexique de la souveraineté des entreprises
13 août 2025
Dans les articles précédents, nous avons défini la souveraineté stratégique d’entreprise et expliqué comment la mesurer grâce aux 4 blocs de la méthodologie Open Sovereignty.
Pour maîtriser le sujet et pouvoir en parler clairement avec vos équipes, partenaires, clients ou investisseurs, il est essentiel de connaître le vocabulaire clé.
Ce lexique a été conçu comme un outil pratique pour mieux comprendre les enjeux et mieux utiliser les résultats d’une évaluation de la plateforme SovTrack.
1. Souveraineté stratégique d’entreprise
Capacité d’une entreprise à contrôler ses ressources critiques, éviter les dépendances risquées et maintenir ses activités quelles que soient les perturbations économiques, réglementaires ou géopolitiques.
Elle repose sur trois objectifs : autonomie, sécurité, résilience.
Voir l’article : Souveraineté stratégique d’entreprise : définition et enjeux clés.
2. Typologie géopolitique des pays
Barème de la méthodologie Open Sovereignty utilisé pour pondérer l’exposition géographique d’une entreprise :
Pays d'immatriculation : 100 points
Union Européenne : 75 points
Pays Alliés : 60 points
Pays Neutres : 50 points
Pays Sous Tensions : 25 points
Pays Sous Sanctions de l'UE : 0 point
Note cadre UE : Les entreprises basées dans un État membre bénéficient du cadre commun de la politique commerciale européenne, qui influence directement leurs échanges internationaux.
3. Pays d’immatriculation
Pays dans lequel l’entreprise est enregistrée juridiquement.
Un siège social en France ou dans l’UE est généralement un atout dans l’évaluation de la méthodologie Open Sovereignty, en raison de la stabilité réglementaire et de la protection juridique.
4. Pays de contrôle
Localisation de la société mère, de la holding ou des actionnaires majoritaires qui exercent un contrôle stratégique.
Différent du pays d’immatriculation, il peut influencer le score Gouvernance, notamment si le pays de contrôle est classé “sous tensions” ou “sous sanctions de l'UE”.
5. Fournisseurs de rang 1 / rang 2
Rang 1 : fournisseurs directs, avec lesquels l’entreprise a un contrat ou une relation commerciale directe.
Rang 2 : fournisseurs des fournisseurs, souvent invisibles mais pouvant constituer des dépendances critiques.
Rang 3 : fournisseurs des fournisseurs des fournisseurs, très souvent invisibles et constituent une variable important dans l'indépendance d'une entreprise.
La méthodologie Open Sovereignty évalue les trois niveaux pour mieux anticiper les risques.
6. Chiffre d’affaires par pays
Répartition des ventes par pays de destination, utilisée pour calculer le Bloc 2 – Chiffre d’affaires du score de souveraineté stratégique des entreprises.
Une forte concentration sur un pays à risque réduit le score global.
7. Achats par pays
Répartition des approvisionnements par pays d’origine.
Inclut les fournisseurs de rang 1, rang 2 et rang 3 pour identifier les dépendances indirectes.
8. PEP (Personne Politiquement Exposée)
Dirigeant ou bénéficiaire effectif occupant une fonction politique ou publique importante, présentant un risque accru de corruption ou de conflit d’intérêts.
La méthodologie Open Sovereignty attribue un malus si une entreprise ou un dirigeant est identifié comme PEP.
9. Listes de sanctions
Registres officiels d’entités et de personnes sanctionnées par des autorités comme :
OFAC SDN (États-Unis)
EU Consolidated List (Union européenne)
Une présence sur ces listes entraîne un score de gouvernance très faible.
10. LCB-FT
Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Critère vérifié dans le Bloc 1 – Gouvernance pour s’assurer que l’entreprise et ses dirigeants ne présentent pas de risques financiers majeurs.
11. Souveraineté numérique
Capacité à héberger, stocker et traiter ses données sur des infrastructures protégées des lois extraterritoriales et à éviter la dépendance à des prestataires hors de l’UE.
Bonus dans la méthodologie Open Sovereignty si l’entreprise utilise des solutions européennes ou open source.
12. Cloud de confiance
Infrastructure cloud répondant à des standards élevés de sécurité et de souveraineté (par ex. SecNumCloud en France).
Privilégié dans l’évaluation du Bloc 4 – Numérique.
13. Score SovTrack
Les plateformes européennes SovTrack sont éditées à partir de la méthodologie Open Sovereignty.
Cette note sur 100 qui reflète la souveraineté stratégique globale d’une entreprise, calculée comme la moyenne des 4 blocs : Gouvernance, Chiffre d’affaires, Achats, Numérique.
80-100 : forte autonomie et faible vulnérabilité
50-79 : dépendances à surveiller
<50 : vulnérabilités critiques à traiter
14. Score sectoriel / déclaratif / vérifié
Sectoriel : basé sur les moyennes du secteur d’activité, appliqué par défaut.
Vérifié :basé sur les réponses au questionnaire SovTrack.
15. Bloc stratégique
Chaque dimension évaluée par la méthodologie Open Sovereignty (Gouvernance, Chiffre d’affaires, Achats, Numérique).
Chaque bloc compte pour 25 % dans le score global.
Maîtriser le vocabulaire de la souveraineté stratégique, c’est déjà penser comme un acteur résilient.
Ces concepts ne sont pas là pour enrichir un jargon, mais pour vous donner des leviers concrets de pilotage et des indicateurs objectifs de progrès.
Dans la prochaine série d’articles “Pourquoi ?”, nous verrons pourquoi la souveraineté stratégique est un avantage compétitif pour les entreprises, et pourquoi 2025 est une année charnière pour agir.